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Centrafrique : la capitale et ses environs en manque de cimetière pour les inhumations

Centrafrique : la capitale et ses environs en manque de cimetière pour les inhumations

Centrafrique : la capitale et ses environs en manque de cimetière pour les inhumations

BANGUI, le 10 septembre 2020 (RJDH)—Aujourd’hui à Bangui, il n’y a plus de cimetière dans la ville, selon un constat RJDH. Ce qui fait qu’il y a prolifération des sépulcres partout. Seuls ceux qui ont des fermes hors de la capitale peuvent inhumer leurs parents décédés.  Les habitants proches de ces endroits appellent à la création d’un nouveau site.

Le manque de cimetière à Bangui a contraint depuis quelques temps les familles à inhumer leurs parents décédés dans les fermes familiaux, pour celles qui en disposent. Pour d’autres, elles ont obligées de sortir hors de Bangui et louent un lopin de terre pour pouvoir accorder un lieu de repos éternel aux leurs qui ont quitté le monde.  

L’un des habitants de Bercail dans la commune de Bimbo 3 et proche d’un cimetière prône pour sa délocalisation. Selon lui, certaines tombes dégagent des odeurs nauséabondes après quelques temps si le défunt n’est pas bien enterré. « C’est très déplorable dans ma localité car la situation est désastreuse. Il n’y a plus d’espace dans le cimetière où nous sommes à proximité. C’est impossible pour le moment de continuer à enterrer les gens ici. Nous craignons pour notre santé », déplore-t-il, tout en appelant les autorités centrafricaines, « à trouver un autre endroit parce que certaines tombes dégagent des odeurs nauséabondes et pourtant nous vivons ensemble avec les enfants. »

Pour Gérard Ndomokato, chef de service des affaires communales à la mairie de Bimbo, plusieurs projets ont été initiés auprès des partenaires mais qui attendent encore. « Après la fermeture des cimetières de Ndrès et Gui mo Ouara, on avait mis en place une équipe collégiale avec la mairie centrale et cette équipe a eu à identifier certains endroits jugés favorables pour les inhumations sur les axes Mbaïki, Botambi,  Sakai  et  Landja Mboko, de manière à desservir la ville de Bangui et ses environs », a-t-il précisé.

« Mais la capacité financière de la commune de Bimbo est insuffisante pour réaliser ce projet. Si bien qu’ensemble avec la mairie de Bangui nous avons mis sur la table des partenaires plusieurs projets qui restent jusqu’aujourd’hui sans suite. Un autre souci, c’est que nous sommes confrontés à une résistance farouche des occupants traditionnels dans la réalisation de ce projet. » Ajoute-t-il.

Quelques sujets de réflexions sont émis sur la question par les élus de la nation pour la libéralisation de ce secteur d’activité selon Achille Bangué-Bétangaï, président de la commission lois et et textes à l’Assemblée Nationale. « Nous avons déjà au niveau de l’Assemblée Nationale amorcé des réflexions d’autant que les pompes funèbres et les cimetières sont du domaine de la municipalité, mais il va de soi à ce qu’elle puisse réfléchir avec les particuliers afin que ce secteur soit libéralisé pour que nos frères et sœurs qui sont morts  soient inhumés en dignité. »

La fermeture des cimetières publics de Gui Mo Ouara et Ndres, favorise aujourd’hui des inhumations anarchiques et de manière éparses dans les localités proches de Bangui.

Carlos Watou   

RJDH