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Centrafrique : la ville de Nzacko en ruine, les autorités locales lancent un cri de cœur

Centrafrique : la ville de Nzacko en ruine, les autorités locales lancent un cri de cœur

Centrafrique : la ville de Nzacko en ruine, les autorités locales lancent un cri de cœur

NZACKO, 18 juillet 2020 (RJDH)–La ville de Nzacko, située au Nord de la préfecture du Mbomou à l’Est du pays, est toujours confrontée à de nombreuses difficultés après les violences survenues dans la localité. Les autorités locales lancent un appel au gouvernement et ses partenaires de venir à la rescousse de la population.

La région de Nzacko est restée sans infrastructures de base alors que la majorité de la population est encore déplacée. Ce qui freine la relance des activités économiques et administratives dans la région, selon les autorités locales. La commune rurale de Nzacko, reliée à Bangassou, le chef-lieu du Mbomou  par un petit axe routier impraticable de 60 kilomètres, se tourne vers la ville de Bria, située plus à l’ouest de la ville à plus de 135 kilomètres dans la Haute-Kotto, pour son ravitaillement en produits de première nécessité.

L’adjointe au Maire de la commune de Nzacko Adja Kaltouma Ganda, dans une entrevue avec le RJDH, revient sur les difficultés majeures de sa commune. « La commune de Nzacko a perdu ses institutions et les infrastructures de base comme les hôpitaux, les écoles voire même les bâtiments administratifs », a ramassé l’autorité communale.

Dans cette commune, plusieurs milliers de personnes sont toujours déplacées et sont restées sans abris, comme l’a souligné Adja Kaltouma Ganda. « Des maisons ont été incendiées, ce qui a provoqué beaucoup de déplacement. Sur 19 847 habitants que comptait la ville, à ce jour, il n’est resté qu’environ 12.000 habitants. Parmi ceux-là, de nombreuses personnes sont sans abris et d’autres vivent encore dans la brousse », regrette l’adjointe au Maire. 

Par ailleurs, l’insécurité alimentaire menace cette partie du territoire qui a subi à maintes reprises des violences armées. Ces difficultés ont poussé Adja Kaltouma Ganda à lancer un SOS au gouvernement et aux humanitaires afin de voler au secours de la population.

La commune de Nzacko, sous contrôle des rebelles du FPRC retient son souffle après les violences armées du début de l’année. Mais ce groupe armé, signataire de l’Accord politique pour la paix et la Réconciliation Nationale tente de rassurer en appelant au retour des déplacés.

Le commandant militaire du FPRC de Nzacko Mahamat Salé, dans un entretien avec le RJDH, invite les opérateurs économiques à retourner dans la ville, y compris la population et les collecteurs des diamants. « Le FPRC, toujours engagé dans l’accord de paix rassure la population et les opérateurs économiques du niveau de la sécurité. La libre circulation est garantie pour la population et les acteurs humanitaires », a-t-il déclaré au RJDH.

Les violences intergroupes armées, survenues à Bria dans la même région en février 2020 ont aussi affecté la commune de Nzacko, qui, par le passé a enregistré plusieurs attaques armées. Cette région riche en ressources minières fait face à des séries d’altercation des hommes armés, occasionnant le déplacement massif de sa population.

Jean Marie Anibikoumba

RJDH