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Centrafrique : L’accord politique pour la paix en Centrafrique, fruit d’un long processus

Centrafrique :  L’accord politique pour la paix en Centrafrique, fruit d'un long processus

Centrafrique :  L’accord politique pour la paix en Centrafrique, fruit d’un long processus

BANGUI, le 07 février 2020 (RJDH)—Les démarches ayant abouti à la signature de l’Accord politique pour la paix et réconciliation du 06 février 2019, trouvent son fondement dans l’initiative africaine à travers la feuille de route pour la paix et réconciliation du 17 juillet 2019 à Libreville au Gabon.

La volonté de l’UA de l’époque visait à soutenir la volonté du Chef de l’Etat Faustin Archange Touadera avec sa politique de main tendue et de la Conférence Internationale des Régions de Grands Lacs (C IRGL) pour le retour de la paix en Centrafrique.

Au lendemain des élections de 2015-2016, des démarches ont été entreprises au niveau de la sous-région en vue de trouver une solution à la crise qui a fragilisé le pays depuis plusieurs décennies. Cette initiative qui vient soutenir la volonté du Président de la République Faustin Archange Touadera dans sa politique de « main tendue » avec les groupes armés au lendemain de son élection en 2016  et de la démarche similaire de la CIRGL à l’encontre des groupes armés en décembre 2016. Le 10 novembre de la même année, lors d’une rencontre entre Touadera et Idriss Deby Itno, le chef de l’Etat centrafricain a décidé de confier à l’UA, le dossier de la recherche d’un accord entre le gouvernement et les groupes armés.

C’est dans ce contexte que, « les chefs d’Etats de la CEEAC se sont réunis en sommet extraordinaire à l’issu duquel, ils ont décidé de soutenir l’initiative de l’Union africaine visant à ramener la paix en étroite collaboration avec les Nations-Unies et d’autres partenaires », peut-on lire dans la feuille de route de l’Union Africaine.

L’UE, l’OIF, l’ONU ont officiellement, en février 2017, exprimé leur soutien au processus de la paix en Centrafrique à travers une déclaration conjointe sur la situation en RCA.

Les démarches du gouvernement, de la CEEAC, de la CIRGL, avec le soutien du Congo, Gabon et du Tchad sont fondues en une seule feuille de route intitulée : « Feuille de route pour la paix et la réconciliation en Républicaine Centrafricaine », qui sera exécutée par le gouvernement centrafricain et placée sous l’égide de l’UA. L’objectif est  de promouvoir le dialogue entre le gouvernement et les groupes armés qui ont intégré le comité consultatif et de suivi du DDRR. Ceci pour parvenir à un accord de paix. Un panel des facilitateurs composé des experts de  l’UA et du gouvernement est mis en place et placé toujours sous le contrôle de l’UA qui va convoquer les parties prenantes, modérer les discussions et présider la plénière des rencontres entre les parties attachantes à ce processus de paix, c’est-à-dire le gouvernement et les groupes armés.

Un processus qui a duré presque deux ans.

Pour aboutir à ce processus de paix, plusieurs discussions ont été engagées par le panel, à Bangui, et dans certaines villes où se trouvent les groupes armés, notamment Kaga-Bandoro, Bambari, Birao, Bria, Bouar, Paoua,  et bien d’autres…….

François Bozizé en 2018 a reçu la délégation de l’UA à Kampala en Ouganda et Michel Dotodjia au Benin, ces deux anciens chefs d’Etats ont donné leur totale adhésion à cette initiative pour la paix et la réconciliation nationale.

Aout 2018, une 3ème mission des experts s’est effectuée auprès des groupes armés pour présenter les revendications de 14 groupes armés, parmi lesquelles la question de décentralisation, du DDR, de la justice transitionnelle et les statuts des anciens chefs d’Etats.

Tous ces processus ont permis aux parties de s’asseoir au tour d’une table pour une sortie définitive de la crise que le pays a traversé depuis plusieurs années.

A Khartoum le 24 janvier 2019, les discussions dirigées par le Directeur de Cabinet du président de la République Firmin Ngrebada ont commencé. Le 02 février 2019, un accord est trouvé après les désaccords des groupes armés. C’est ainsi que le 05 février 2019, c’est le paraphe de l’accord et le 06 février, qui a donné lieu à une signature de l’accord dit « accord politique pour la paix et la réconciliation en République Centrafricaine ». Accord discuté à Khartoum et signé à Bangui le 06 février 2019.

Judicaël Yongo

RJDH