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Centrafrique : Le CICR réduit ses opérations dans la Nana-Gribizi suite aux violences armées

Centrafrique : Le CICR réduit ses opérations dans la Nana-Gribizi suite aux violences armées

Centrafrique : Le CICR réduit ses opérations dans la Nana-Gribizi suite aux violences armées

BANGUI, le 14 février 2020(RJDH)—Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a annoncé dans un communiqué de presse ce mercredi 12 février 2020 la suspension de ses opérations dans la préfecture de la Nana-Gribizi en raison des incidents sécuritaires successifs mettant en danger son personnel et son action. 

Les mouvements des équipes les activités humanitaires, selon Bruce Biber, Chef adjoint de la délégation du CICR, sont réduits à Kaga-Bandoro dans la Nana-Gribizi, au centre-nord de la République centrafricaineLa réduction des activités du CICR dans la région intervient après les incidents du 6 février dernier où, selon le communiqué, « des individus armés se sont introduits dans les résidences des employés du CICR à Kaga-Bandoro, où l’institution déploie d’importants programmes en aide aux personnes touchées par les conséquences des conflits et de la violence. Ces derniers ont agressé physiquement des gardes et dérobé des biens matériels », peut-on lire dans le communiqué.

« C’est totalement inacceptable, nous ne pouvons plus travailler dans ces conditions » dit Bruce Biber, Chef adjoint de la délégation du CICR en Centrafrique. « Nous n’avons d’autre choix que de réduire nos activités humanitaires et les mouvements de nos équipes jusqu’à ce que les conditions de sécurité soient de nouveau réunies. Nous continuerons néanmoins à assurer les services liés aux urgences vitales à l’hôpital de Kaga-Bandoro et l’approvisionnement en eau du site des déplacés », a-t-il justifié.

Cet incident survient dans un contexte sécuritaire qui s’est fortement dégradé depuis plusieurs années, avec une hausse de la criminalité affectant directement les populations, mais aussi les acteurs humanitaires. Au cours des derniers mois, plusieurs incidents graves, dont une intrusion armée dans les bureaux du CICR le 10 octobre de l’an dernier, ont mis à mal la sécurité du personnel de l’institution et son action à Kaga-Bandoro. Une équipe du CICR, en mission sur le terrain, a en outre été braquée et dévalisée à la même période en octobre 2019.

Dans la région de Nana-Gribizi, les programmes du CICR permettent de sauver des vies et de réduire les souffrances de milliers de personnes touchées par les conflits et la violence. En ce début d’année, le CICR s’apprêtait à renforcer et élargir ses services sanitaires à l’hôpital de Kaga-Bandoro et à lancer des programmes de soutien à la production agricole et d’amélioration de l’accès à l’eau en zone rurale.

« Les humanitaires ne sont pas une cible. A chaque fois que nous sommes attaqués, c’est notre capacité à délivrer de l’aide aux plus vulnérables qui est compromise », souligne Bruce Biber.

En République centrafricaine, les populations sont déjà les premières victimes des conflits et de la violence – mais aussi de plus en plus de l’insécurité et de la criminalité qui en résultent. C’est aussi l’un des contextes les plus dangereux pour les humanitaires, dont les structures et le personnel sont devenus la cible régulière de bandes criminelles.

Le CICR appelle tous les acteurs à déployer davantage d’efforts pour restaurer l’ordre et la sécurité, afin que les populations puissent accéder à l’aide dont elles ont désespérément besoin.

Pamela Dounian-Dote

 

RJDH