Centrafrique : Le rapport annuel de l’Amnesty International présente un tableau sombre des droits de l’Homme dans le pays

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Centrafrique : Le rapport annuel de l’Amnesty International présente un tableau sombre des droits de l’Homme dans le pays

BANGUI, le 07 avril 2021(RJDH)—Le rapport de l’Amnesty International de 2020-2021 fait état de nombreuses violations des droits de l’Homme en Centrafrique commises par des groupes armés dans les précédentes années. Les violences sexuelles demeuraient courantes. En dépit de ces crimes odieux, le document indique que la justice a fait des progrès importants mais limités en termes de lutte contre l’impunité pour les crimes de droit international et le droit à la santé était fortement restreint.

« Des groupes armés ont continué de commettre des crimes de guerre et d’autres atteintes aux droits humains. Les violences sexuelles demeuraient courantes. La justice a fait des progrès importants mais limités en termes de lutte contre l’impunité pour les crimes de droit international. Le droit à la santé était fortement restreint. Des entreprises étrangères étaient responsables de dégradations de l’environnement qui touchaient les terres et l’eau utilisées par la population locale », résume le rapport annuel de l’Amnesty International.

Le droit à la santé était fortement restreint.

Selon l’OMS, 70 % des services de santé étaient assurés par des organisations humanitaires, et le pays était l’un des moins bien préparés pour faire face à la pandémie de COVID-19. En octobre, l’organisation a indiqué que les équipements de protection individuelle fournis au personnel soignant représentaient moins d’un tiers des besoins estimés et qu’il n’y avait que deux respirateurs disponibles dans tout le pays.

Sur la question de la justice, vérité, réparation en Centrafrique, le rapport note que la Cour pénale spéciale (CPS), une juridiction hybride soutenue par les Nations unies et chargée des enquêtes et des poursuites concernant les crimes de droit international et les autres graves atteintes aux droits humains perpétrés dans le pays depuis 2003, a confirmé en septembre que 10 affaires étaient en cours d’investigation. Au moins 21 personnes ont été arrêtées dans le cadre d’enquêtes en 2019 et 2020 et se trouvaient en détention provisoire à la fin de l’année 2020.
Toutefois, les procédures ont manqué de transparence et l’identité des personnes arrêtées n’a pas été révélée publiquement. En outre, le recrutement des juges internationaux et la mise en place du système d’assistance judiciaire de la CPS ont accusé un certain retard.

Le Système de gestion des informations sur la violence basée sur le genre (IMSVBG) a enregistré 2 904 cas de violences fondées sur le genre, dont 668 cas de violences sexuelles, contre 1 299 cas au total entre janvier et mars. Dans 92 % des cas, la victime était une femme ou une fille ; 52 % des agressions avaient lieu au domicile de la victime et, dans 63 % des affaires, la victime connaissait son ou ses agresseur(s). Cependant, certaines victimes ne signalaient pas les faits de crainte des représailles ou de la réprobation sociale.

Dégradations de l’environnement

En avril, sept personnes sont mortes en une semaine aux environs de Bozoum à cause, semble-t-il, des dommages environnementaux considérables causés par quatre entreprises qui ont abandonné, fin avril, les mines d’or qu’elles exploitaient. En 2018, ces entreprises avaient abattu des arbres, dévié le cours de l’Ouham et creusé son lit, laissant un champ de ruines. L’analyse d’échantillons d’eau a mis en évidence la présence de mercure en quantité largement supérieure aux normes internationales de sécurité sanitaire. La population locale a signalé que l’eau de la rivière était insalubre et que les stocks de poisson avaient diminué. Les villageois de Boyélé devaient parcourir 10 kilomètres pour trouver de l’eau potable. Selon des habitants de la zone, des éruptions cutanées se sont déclarées chez certaines personnes. Par ailleurs, il a été signalé que le taux de fausses couches était particulièrement élevé et que plusieurs bébés étaient nés avec des malformations physiques.

Amnesty International dans ce rapport a attribué beaucoup plus ces actes aux groupes armés qui sont coupables de crimes de guerre et d’autres atteintes aux droits humains, dont des homicides et des violences sexuelles contre la population civile, ainsi que des attaques visant des travailleuses et travailleurs humanitaires. Les principaux auteurs de ces exactions étaient notamment le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), le Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC), Retour, réclamation et réhabilitation (3R), l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) et les anti-balaka.
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