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Centrafrique : les premières audiences de la Cour Pénale Spéciale attendues l’année prochaine

Centrafrique : les premières audiences de la Cour Pénale Spéciale attendues l’année prochaine

Centrafrique : les premières audiences de la Cour Pénale Spéciale attendues l’année prochaine

BANGUI, 30 septembre 2020 (RJDH)–Créée en 2015 pour juger les violations graves des droits humains et du droit international humanitaire, y compris les crimes de génocide, les crimes contre l’humanité et crimes de guerres commis en Centrafrique depuis le 1er janvier 2003, la Cours Pénale Internationale (CPS) pourrait démarrer ses premiers procès dès le début de 2021.

L’expression du peuple lors de la consultation population à la base et le forum de Bangui en 2015, la CPS, cette juridiction mixte a été instaurée pour lutter contre l’impunité et juger les principaux auteurs des crimes les plus graves commis sur le territoire national. 

Depuis 2018, la CPS a amorcé son opérationnalisation tout en intensifiant les actions de sensibilisation et de la communication. Une enquête de perception que le PNUD-RCA a pu mener avec la MINUSCA en février 2020, indique que 76 % de la population connait désormais la CPS. Mais les attentes de la justice sont très élevées car 40 % de la population souhaite que cela soit la CPS qui juge les abus et violences commis dans le pays.

La préoccupation majeure de la population est de voir la comparution des auteurs des crimes commis en Centrafrique, notamment les principaux chefs de guerres qui ont pourtant signé en 2019 un accord de paix avec le gouvernement, lequel accord a favorisé l’entrée  des chefs de guerre dans le gouvernement et les institutions de la République comme la Présidence et la Primature.

La machine enfin en marche ?

Le président de la CPS, le magistrat Michel Landry Louanga, a déclaré lors de la signature de la convention d’appui de l’Union Européenne à cette juridiction qu’au niveau du parquet, plus de 152 plaintes sont déjà déposées par les victimes,  « Certaines plaintes sont jointes aux procédures déjà ouvertes, un dossier ouvert est en enquête préliminaire, 7 dossiers sous analyses dont trois font l’objet d’une enquête préliminaire, 10 dossiers sont devant les juges d’instruction et feront prochainement l’objet de saisine de la chambre d’assises pour être jugés », a énuméré le magistrat.

Toutefois, selon le président de la CPS, la gestion de la logistique et de la sécurité, l’accès aux zones d’enquête soumis à des violences, la difficulté de localiser les témoins plusieurs années après les faits, l’absence de certaines preuves matérielles et la difficulté de recevoir des plaintes de l’intérieur du pays constituent pour le parquet quelques défis à relever.

« La cour avance lentement mais surement contre l’impunité », a déclaré Michel Landry Louanga avant de confirmer que les premiers procès sont attendus dès le début de l’année 2021.

Le siège de la CPS, construit avec l’appui des partenaires sera inauguré après le 22 octobre 2020 pour enfin conforter le travail de la CPS.

Fridolin Ngoulou

 

RJDH