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Centrafrique : Médecins Sans Frontières encore victimes d’agression armée à Batangafo

Centrafrique : Médecins Sans Frontières encore victimes d’agression armée à Batangafo

Centrafrique : Médecins Sans Frontières encore victimes d’agression armée à Batangafo

 BATANGAFO, le 26 novembre 2019 (RJDH)—Des individus armés se sont introduits dans la nuit du 24 au 25 Novembre 2019 dans un des locaux de MSF à Batangafo. Selon l’ONG, les assaillants ont réussi à emporter de l’argent et des effets des mains du staff local.

Dans un communiqué publié ce 26 novembre par MSF, ses équipes ont été encore victimes d’un cas d’agression armée dans la nuit du 24 au 25 novembre 2019, vers minuit, où plusieurs assaillants ont fait intrusion dans une des maisons de Médecins Sans Frontières (MSF) à Batangafo. Ces individus munis d’armes blanches et automatiques ont réussi à emporter de l’argent et les effets personnels du staff.

 « Quatre membres du staff MSF et l’ONG Humanité et Inclusion (HI), et un petit bébé étaient présents au moment du braquage. Une personne a été blessée à l’arme blanche par les assaillants pendant l’intrusion. De l’argent et les effets personnels du staff ont été volés », peut-on lire dans le communiqué.

 Rien qu’en 2019, les ONG humanitaires basées à Batangafo totalisent plus de 23 incidents enregistrés contre ses personnels et installations dans cette ville du Nord-Ouest. Par conséquent, cet incident qui a lieu quelques semaines seulement après le braquage de l’ONG Oxfam, MSF et HI contraintes ont décidé de « réduire leurs activités à l’hôpital et dans la périphérie de Batangafo dès ce mardi 26 novembre. Seules les urgences vitales continueront à être prises en charge au niveau de l’hôpital », ont annoncé MSF et HI.

 A Batangafo, les humanitaires et le staff de MSF en particulier, ont déjà été visés par plusieurs incidents et agressions ces derniers temps, dont on compte au moins deux épisodes violents de tabassage et de menaces du personnel identifié MSF.

 Pour rappel, au mois d’avril 2019, MSF avait suspendu toutes ses activités pendant plusieurs jours après l’assassinat d’un membre de son personnel. De plus, très récemment, suite au braquage violent de la base de l’ONG Oxfam, toutes les organisations humanitaires présentes sur place avaient appelé encore une fois tous les acteurs impliqués dans la crise à respecter l’action humanitaire pour permettre l’assistance aux populations civiles.

 «Aujourd’hui, nous n’avons d’autre choix que de suspendre à nouveau presque toutes nos activités à Batangafo, car nous ne pouvons plus travailler dans de telles conditions, dans la crainte constante d’être attaqués. » déplore Sébastien Delhoume, coordinateur MSF à Batangafo, tout en relevant que « face à toute cette violence envers nos équipes, nous avons de plus en plus de difficultés à trouver du personnel médical qualifié acceptant d’être déployé ici et d’y rester. Ceci va sans doute impacter la qualité des soins que nous sommes en mesure d’offrir » conclut-il.

 

Cette réduction des prestations de l’ONG à Batangafo placera plus d’une dizaine milliers de personnes en difficultés qui ne pourraient plus bénéficier des soins gratuits.

« Le premier semestre 2019, les équipes ambulatoires ont pu réaliser 43 500 consultations ambulatoires, traiter environ 41 000 cas de paludisme et hospitaliser plus de 4 500 patients. A la maternité, MSF a assisté 848 accouchements et les équipes de promotion de la santé ont effectué plus de 18 500 consultations et référé 600 patients avec des complications vers l’hôpital de Batangafo », a indiqué MSF.

Médecins Sans Frontières est présent depuis 2006 à l’hôpital de Batangafo et sur les axes périphériques.

RJDH