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Centrafrique : près de la moitié des centrafricains affectés par l’insécurité alimentaire, selon OCHA

Centrafrique : près de la moitié des centrafricains affectés par l’insécurité alimentaire, selon OCHA

Centrafrique : près de la moitié des centrafricains affectés par l’insécurité alimentaire, selon OCHA

BANGUI, 16 juillet 2020 (RJDH)—Selon l’analyse du cadre intégré́ de classification de la sécurité́́ alimentaire, 2,36 millions de personnes, soit près de la moitié de la population centrafricaine qui est en situation d’insécurité́ alimentaire aiguë. C’est ce qui ressort du bulletin du mois de juin 2020 de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

 Se basant sur l’analyse du cadre intégré́ de classification de la sécurité́́ alimentaire, courant mai à août 2020, correspondant à la période de soudure, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a estimé́ que, « malgré́ l’assistance alimentaire planifiée, 29 sous-préfectures, soit 0,75 million de personnes représentant 16% de la population, sont en situation d’urgence alimentaire , tandis que 35 sous-préfectures, soit 1,6 million de personnes représentant 35% de la population, sont en crise . Au total, 2,36 millions de personnes (représentant 51% de la population analysée, 4,59 millions) sont en situation d’insécurité́ alimentaire aiguë », a mentionné le rapport qui la lie à la pandémie de la maladie au Coronavirus.

En dehors de ce chiffre, le rapport a également mentionné que « 1,61 million d’autres personnes, représentant 35% de la population analysée, sont en situation de stress avec le risque pour certains d’entre eux, de basculer dans une situation d’insécurité́ alimentaire plus sévère, au cas où̀ la situation actuelle perdurait », analyse le rapport.

Les enfants selon le document n’ont pas été épargnés par cette situation, « À l’heure actuelle, un enfant sur 18 présente un risque de décès extrêmement élevé en raison de la malnutrition aiguë sévère. Une situation qui pourrait se détériorer puisque, par rapport à l’analyse antérieure de l’IPC, on constate une dégradation importante de la situation alimentaire, notamment à Bangui, avec une augmentation de 25 à 50% de la population en besoin d’assistance, 15% à Sibut et Abba dans la Nana-Mambéré́ et environ 5% dans la majorité́ des sous-préfectures, à l’exception des zones où l’assistance alimentaire planifiée n’était pas prise en compte dans l’analyse antérieure».

Trois facteurs, selon le rapport d’Ocha expliquent ce drame.

D’abord, la persistance des conflits armés et inter-communautaires. Les populations étant les principales cibles et victimes de ces affrontements ont dû pour certaines « contraintes abandonné leurs cultures par crainte d’être prises pour cibles par les hommes en armes ». Ensuite, la faible production agricole pour les cultures vivrières sur la campagne 2019-2020. Le manioc, relève-t-on, a souffert de problèmes phytosanitaires, tandis que les cultures de rente comme l’arachide et le sésame ont pâti de déficits pluviométriques qui ont touché́́ l’ensemble du territoire centrafricain.

A ce déficit, s’ajoutent les effets d’inondations intervenues en toute fin de la campagne et d’autres aléas saisonniers qui ont durement affecté les cultures.  Et enfin, la pandémie de Covid 19 avec les conséquences des mesures restrictives pour barrer la route à la propagation de cette pandémie. Le constat révèle une l’augmentation des prix des intrants agricoles, mais aussi de ceux des transports mais également, le manque de disponibilité́́ de main d’œuvre pour les cultures plus exigeantes en termes d’entretien depuis le début de la pandémie.

« La fermeture partielle des frontières des pays voisins, principalement celles du Cameroun, du Tchad et de la République Démocratique du Congo, les prix des denrées alimentaires importées enregistrent des hausses allant de 3 à 50 % à Bangui pendant la période de l’analyse, et les mêmes tendances haussières ont été́ observées sur les prix des produits locaux », a conclu le rapport.

 Cyrille Wegue

RJDH