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Centrafrique : des milliers d’ouvriers des sociétés forestières sans couverture sociale

Centrafrique : des milliers d’ouvriers des sociétés forestières sans couverture sociale

Centrafrique : des milliers d’ouvriers des sociétés forestières sans couverture sociale

BANGUI, 17 juillet 2020 (RJDH) —Plus de 4500 ouvriers des communes et des sociétés forestières sont dans une ambiguïté statutaire et méconnaissent leurs droits légaux dans la région sud-ouest de la République Centrafricaine. C’est ce qui ressort du bilan à mi-parcours d’une mission conjointe, Haute Autorité chargée de la Bonne Gouvernance (HABG), la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) et le Ministère du Travail. 

La mission actuelle fait suite à une première mission d’investigation qui a conduit la HABG à mettre la main sur les pratiques de mauvaise gouvernance concernant les redevances forestières. « Il s’est avéré que lors de la mission, des soucis se sont révélés en termes d’immatriculation des employés des communes et des ouvriers de sociétés forestières. On a identifié environ 4500 employés non immatriculés à la CNSS dont à peu près, 600 au niveau des communes et 3900 au niveau des sociétés forestières. C’est une forme d’injustice sociale qui a longtemps durée et qu’il faut rapidement rompre avec », a indiqué Zéphirin Mogba, en sa qualité de Chef de mission lors de sa rencontre avec les radios locales la semaine dernière.

A travers cette mission, les membres entendent condamner le net à payer qui est versé aux employés des communes et des sociétés forestières. « Lorsque quelqu’un travaille, il a des droits sociaux. Chaque fin du mois, on paie les salaires aux employés des mairies, aux employés des sociétés forestières. Il y a des retenus qui se font sur les cotisations et sont destinés à être reversés à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale pour gérer les situations de sinistre en cas d’accident de travail ou en cas d’évènement heureux. Les allocations familiales ou bien lorsque l’employé atteint l’âge de 60 ans et qu’il doit faire valoir ses droits à la retraite, il a droit à des pensions », a fait mention Zéphirin Mogba.

Vu que la banque CBCA est au niveau local, l’idéal aurait voulu que tous les fonds des communes soient domiciliés au niveau de cette Banque. « Lorsqu’on paie les salaires, les retenus et leur montant total  devraient être  libellés sur un chèque au nom de la caisse nationale de sécurité sociale et contresignés par le payeur qui se charge d’aller déposer au niveau de la CNSS et ils vont retirer après, à titre de cotisation.  Donc, il n’est pas dit que les Maires doivent aller déposer l’argent en mains et aller déposer. Et que les Maires ont accès à leur compte avec le visa des trésoriers payeurs généraux et donc, il faut qu’ils établissent, mais ils n’établissent pas ».

Bien que mentionné sur les Bons de Commande lors des paiements de salaire, les retenus de salaires ne vont pas dans la bonne destination. «Lorsque nous avons remonté les filières au niveau des trésoreries régionales, pour savoir, où sont domiciliés ces cotisations, ils nous ont dit que c’est dans les comptes pour les communes. Au niveau des sociétés forestières, les retenus se font par les comptables, les chefs de personnel que nous avons interrogés, mais, au fond, cela n’est pas reversé », a indiqué Zéphirin Mogba.

Au rang de 4500 personnes identifiées comme ouvriers des sociétés forestières et des communes, d’autres ont plus de 70 ans, 75 ans et qui ont passé plus de 40 à 50 ans. Aujourd’hui, ils n’ont plus la capacité de travailler et ne peuvent prétendre à faire valoir leurs droits à la retraite. L’objectif de la mission conjointe est de voir comment redresser la situation au niveau de toutes les communes forestières, pour une retraite garantie à ceux qui ont plus de 60 ans afin de bénéficier à leur pension.

Cyrille Wegue

RJDH