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Centrafrique : Le ministère public et la partie civile adoptent une ligne commune dans le procès des crimes de Bangassou

Centrafrique : Le ministère public et la partie civile adoptent une ligne commune dans le procès des crimes de Bangassou

Centrafrique : Le ministère public et la partie civile adoptent une ligne commune dans le procès des crimes de Bangassou

BANGUI, 03 Février 2020 (RJDH) — Lors du procès des crimes de Bangassou ce lundi, les avocats de la partie civile et le ministère public ont réclamé respectivement dans leur plaidoirie et réquisitoire des peines à perpétuité et demandent réparation pour les victimes.

L’audience de ce jour est consacrée au réquisitoire du Procureur général et aux plaidoiries des avocats de la partie civile qui réclament lors de leur différente intervention, ce lundi 3 février, une peine des travaux forcés à perpétuité à l’encontre des prévenus Pépin Wakanam alias Pino Pino et Kevin Béré Béré, ainsi que 20 ans de prison pour les autres accusés.

Les chefs d’accusation qui pèsent sur ces 34 accusés sont, entre autres, l’association des malfaiteurs, détention illégale d’armes et munition de guerre, assassinat, meurtre, destruction volontaire des biens appartenant à autrui. Les faits remontent du 12 au 13 mai 2017, dans différentes localités de la Préfecture du Mbomou au sud-Est du pays, dont, Bakouma, Béma, Bangassou où 723 maisons d’habitation et de commerces ont été systématiquement détruites.

Le parquet général représenté par Eric Didier Tambo, a proposé que les chefs de file en occurrence Pino Pino et Bere Bere, soient condamnés à une peine des travaux forcés à perpétuité. Tandis que les autres doivent subir 20 ans des travaux forcés. « Plusieurs personnes ont trouvé la mort, y compris des soldats de paix des Casques Bleus. Des femmes et des enfants ont été assassinés, décapitées et servies de charcuterie pour les Anti Balaka », a rappelé le ministère public.

Même ligne adoptée par les avocats de la partie civile. « Les accusés doivent être condamnés à des peines des travaux forcés à perpétuité. Ils doivent être jugés à payer des dommages d’intérêt aux victimes et leurs biens nécessitent l’objet de perquisition et de vente dans le but de réparation », ont-ils demandé.

Unanimement la partie civile a rappelé les faits en relevant que, « plusieurs violations des droits de l’Homme ont été commise, des violences basées sur le genre, le crime de guerre, font l’objet de la liste des atrocités de ces 34 accusés », ont insisté les avocats des victimes. En allant loin dans leur plaidoirie, les avocats ont demandé que « le gouvernement devrait faire l’objet de poursuite judiciaire pour non-assistance en personne en danger », car selon la défense des victimes, « les informations des attaques de la ville de Bangassou ont circulé, le gouvernement a été saisi, aucune mesure sécuritaire n’a été prise pour prévenir ces crimes et d’arrêter les avancées des Anti Balaka. La population a subi des atrocités gratuitement, suite à l’inaction du gouvernement », ont-ils déploré.

La journée du 4 février est réservée à la plaidoirie de la défense.

Auguste Bati-Kalamet

RJDH