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Centrafrique : Maurin Junior Ndamokonzia Malitovo, agressé par de proches parents des victimes Koundjili

Centrafrique : Maurin Junior Ndamokonzia Malitovo, agressé par de proches parents des victimes Koundjili

BANGUI, 24 mai 2019 (RJDH)—Militant actif pour la cause de la paix et de cohésion sociale entre les éleveurs peuls et les agriculteurs dans la région de l’Ouham-Pendé, Maurin Junior Ndamonkonzia Malitovo, a été victime d’une agression avec arme blanche quelques heures après les massacres de Koundjili. Laquelle attaque est attribuée aux combattants rebelles des 3R, présents dans l’Ouham-Pende.

Reconnu dans la région pour son militantisme en faveur de la paix, le nommé Maurin a perdu de vue sa femme et ses enfants au fort moment de la crise en Centrafrique. « Je me suis retiré dans la région car le climat sécuritaire à Bangui ne s’y prête pas. », rapporte-t-il, tout en précisant que, « je ne souhaite pas que d’autres familles puissent revivre ce que j’ai vécu. C’est pourquoi, je me suis investi dans la quête de la paix et du vivre ensemble en unissant les communautés qui s’observaient en ennemis ».

Que lui reproche-t-on ?

Faisant partie du comité de paix des jeunes de Koundjili, qui s’est assigné la mission de gestion et de résolution pacifique des crises entre agriculteurs et éleveurs ainsi que d’autres litiges fonciers récurrents dans la région. Et avec le retour des musulmans ayant habité là, Maurin Junior Ndamokonzia Malitovo est reconnu pour son engagement à unir les principales communautés à cesser les violences inter-communautaires.

Blessé par machette sur la côte gauche, Junior a été pris à partie par sa propre communauté plus précisément des parents des victimes qu’ils l’accusent d’être de ceux qui prônent la tolérance envers les peuls dans la localité et auteurs de crime de masse commis par les 3R à Koundjili ayant coûté la vie à 32 personnes.

« Quelques heures après l’attaque et absent au moment des faits, je rentrais du champ quand j’ai appris que le village a été attaqué par les combattants rebelles des 3R dans la matinée du 21 mai. Au regard des tueries, j’ai été assené par des coups au niveau de la nuque, écroulé, j’ai été ensuite blessé par machette sur le côté gauche puisqu’on me reproche d’être un apostat en raison de mon engagement à œuvrer pour la paix entre les deux communautés », a-t-il relaté.

Le laissant à demi-mort et gisant dans le sang, tout le monde le croyant déjà décédé, c’est grâce à l’intervention des parents de sa compagne originaire de la localité qu’il a eu la vie sauve. Il est évacué d’urgence le même jour à Bangui pour recevoir des soins intensifs.

« Il est arrivé du village Koundjili dans nos services de chirurgie générale le 22 mai dans la soirée. Nous avons constaté une plaie pénétrante de l’Hémi Thorax gauche avec Hémothorax. Ce qui visiblement est une agression par arme blanche », rapporte le médecin traitant Dr. Jean Mermoz Dan Houron au centre hospitalier Universitaire de Maman Elisabeth Domitien de Bimbo.

Informé que Junior est encore en vie, les parents des victimes du drame de Koundjili, quelques-uns s’en sont rendus dans cette structure sanitaire pour en découdre avec lui car ils estiment que ce serait eux à l’origine de la mort des autres.

Face à ces multiples menaces entre les nuits du 24 au 25 mai 2019, les parents ont finalement décidé de le faire sortir du pays pour le placer en sécurité. « Nous ne pouvons le garder ici en raison des menaces qui pèsent sur sa vie. On s’est senti obligé de le faire partir dans un pays voisin de la Centrafrique malgré son état de santé peu recommandable », a justifié un des membres de la famille.

Aujourd’hui, Junior est obligé de vivre loin de sa terre natale en raison de multiples qui pèsent sur sa vie…

RJDH

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