HomeActualitésJUSTICE

Centrafrique : plusieurs personnes inculpées à la maison d’arrêt de Paoua sans jugement après les procédures engagées par le parquet de la ville

PAOUA, le 24 Août 2022(RJDH) —une quarantaine de personnes croupissent à la maison d’arrêt de Paoua, ville située au Nord-ouest de la République Centrafricaine où elles sont détenues depuis plusieurs mois, après des procédures engagées contre elles par le parquet de localité. Les conditions de détention sont alarmantes, selon le constat du RJDH.

Sur 44 détenus, on compte quatre condamnés. Certains inculpés dont les dossiers ont été scellés par le Tribunal de Grande Instance de Paoua depuis plusieurs mois sont toujours en attente de jugement, alors que le délai de garde à vue selon le Code pénal de la République Centrafricaine de janvier 2010, est fixé à 72 heures.

L’irrégularité des audiences correctionnelles, est l’une des principales raisons selon plusieurs informations du RJDH. De janvier 2022 jusqu’à ce jour, « le Tribunal a pu organiser seulement cinq procès », confie une source locale.

Un jeune homme de plus d’une trentaine d’années et père de 14 enfants qui, depuis près de huit mois, n’est pas situé sur son affaire a déploré sa condition de détention, « j’ai passé huit mois en détention sans être fixé par la justice. Je plaide pour que les audiences  reprennent. Je suis un père de 14 enfants, vous imaginez, huit mois sans jugement ! C’est vraiment difficile », a déploré ce détenu, allongé sur son lit.

Plusieurs sources accusent les responsables du parquet de Paoua qui sont constamment à Bangui. Ce surnombre impacte sur le crédit d’alimentation, indique Elvis Martinien Yohouroum, Régisseur par intérim de la maison d’arrêt.

Pour tenter de combler ce vide, la Minusca à travers les affaires pénitentiaires, « appuie la maison carcérale dans le cadre de l’amélioration des conditions des détenus dans la ville de Paoua. Les toilettes ont été réhabilitées, grâce à la Minusca et le projet dans l’immédiat auquel la Minusca compte réaliser, c’est la sécurisation de la maison d’arrêt », confie Alain Patrick Lanza, Officier pénitentiaire à la Minusca de Paoua.

Les natures des infractions sont notamment, le vol, le meurtre, viol, les pratiques du charlatanisme et de sorcellerie. L’un des défis auxquels, font face les instances judiciaires et la maison pénitentiaire, est lié au manque du personnel, « le Tribunal compte que deux magistrats dont le procureur de la République et au niveau de la maison d’arrêt, il n’y a que deux agents pénitentiaires et 5 autres en instance d’intégration qui sont en poste ».

 Judicaël Yongo

RJDH

COMMENTS