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Centrafrique : des jeunes filles de plus en plus vulnérables depuis l’avènement de la Covid-19

Centrafrique : des jeunes filles de plus en plus vulnérables depuis l’avènement de la Covid-19

Centrafrique : des jeunes filles de plus en plus vulnérables depuis l’avènement de la Covid-19

BANGUI, 18 aout 2020 (RJDH)—La pandémie de la Covid-19 a eu des répercussions néfastes sur les jeunes filles. C’est ce qui ressort d’une une émission du RJDH, organisée le 14 aout à l’occasion de la journée internationale de la jeunesse, avec l’appui de l’UNFPA.

La crise liée au Covid-19 affecte aussi particulièrement les jeunes filles en Centrafrique. Selon Dr Yolande Nguedoko, médecin spécialiste en gestion de la santé et de la reproduction et chargée de programme santé sexuelle et reproductive à l’UNFPA, le premier effet concerne les travaux ménagers. Des jeunes filles ont été utilisées dans les travaux ménagers, les activités domestiques et bien d’autres. Compte tenu de la Covid-19, les établissements scolaires ont été fermés et les jeunes filles se sont retrouvées dans les activités domestiques. En effet, elles peuvent être confrontées aux violences sur toutes ses formes au niveau du foyer, parce qu’elles n’ont plus d’accès à l’école et qu’elles restent continuellement à la maison.

« Plusieurs types des cas de VBG ont été enregistrés qui vont des cas simples aux cas graves. Il y a spécifiquement des violences physiques, les violences sexuelles, les cas de dénis de ressources, les mariages forcés, les viols, les violences psychologiques et émotionnelles, les abus et exploitations sexuelles. »

Déjà, au premier semestre 2020, dans la ville d’Obo, l’UNFPA a enregistré et orienté pour la prise en charge 428 cas parmi lesquels l’on note 422 touchant les femmes et jeunes filles. Aussi, l’accès aux services de santé a été difficile pour les jeunes filles comme pour toute personne par crainte d’être contaminées et par simple méfiance. 

L’éducation des jeunes filles a été aussi freinée, selon Dr Yolande Nguedoko. « Déjà en 2010, le taux de la scolarisation des jeunes filles a été trop bas et représente 27%. Avec la pandémie qui a provoqué la fermeture précoce des établissements, cela risque encore de jouer sur ce taux faible de la scolarisation des jeunes filles. »

L’UNFPA a durant cette période organisé des actions visant les jeunes filles et les femmes. Elle a procédé aux distributions des kits de lavage de main, après la formation du personnel de santé. « Des kits pour la prise en charge des violences sexuelles ont distribués dans certaines localités. Au moins 100 femmes issues des organisations féminines de Bangui et Zemio ont été formés sur les AGR », explique le Dr Yolande Nguedoko.

Cette agence onusienne a aussi formé 30 blogueurs et journalistes pour appuyer la sensibilisation sur les trois résultats transformateurs de l’UNFPA.

En matière de réponse, 1.886 survivantes des VBG ont bénéficié de la prise en charge psychosociale, 4.023 kits de dignité distribués ont permis de restaurer la dignité des personnes survivantes des VBG. Au moins 20 cartons de kits post viol ont été fournis aux 1.000 survivantes de violences sexuelles par les partenaires de prise en charge médicale.

En plus des violences dans le pays qui affecte la population jeune, les effets de Covid-19 sont déjà visibles sur les jeunes et les jeunes filles en particulier. 34% des personnes infectées (plus de 4.500) sont constituées des jeunes.

Chancelvie Malembeti

RJDH