Centrafrique : Le gouvernement attribue les tueries de Bossangoa aux rebelles de la CPC

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Centrafrique : Le gouvernement attribue les tueries de Bossangoa aux rebelles de la CPC

BANGUI, 23 juillet 2021 (RJDH)—Le gouvernement a botté en touche les accusations portées contre ses alliés russes après l’assassinat d’une dizaine de personnes, sur l’axe Bossangoa-Nana Boguila, le 21 juillet dernier. L’exécutif centrafricain l’a fait savoir dans un communiqué publié 24 heures après les évènements.

Alors que la responsabilité des paramilitaires russes est évoquée dans le massacre de Bossangoa, le gouvernement sort sa carte et accuse les rebelles de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) dirigée par l’ancien président François Bozizé.

Dans la journée du 21 juillet, un groupe de jeunes est retrouvé mort à 12 kilomètres de Bossangoa, région où la CPC est encore silencieusement active. Dans les premières heures, les paramilitaires russes, alliés du pouvoir de Bangui, sont mis en cause. Le porte-parole du Groupe de Travail de la Société civile, Cressent Beninga ne cache pas son désarroi et n’hésite pas à accuser les russes. Le député et président du MLPC, un parti de l’opposition, accuse à demi-mot les russes en se fondant sur ce qu’il appelle les sources locales.

La responsabilité des paramilitaires russes, alliés du régime de Bangui, est privilégiée sur les réseaux sociaux, dans les causettes de Bangui…C’est au moment où cette thèse semble prendre de l’ampleur au sein de l’opinion que le gouvernement sort sa carte pour discréditer ladite thèse. Pour Bangui, ce sont des éléments de la CPC, agissant désormais en coupeurs de route qui sont à l’origine de cet assassinat de masse qu’il qualifie de crime et promet d’y faire toute la lumière.

Quelques heures après le communiqué gouvernemental, la CPC relance la guerre de communication, sortant un communiqué dans lequel il soutient la thèse incriminant les paramilitaires russes et accuse le gouvernement de vouloir les protéger. Le porte-parole de cette rébellion prend le temps de rappeler les assassinats de Bria, il y a un mois, ceux du village Bezere attribués jusque-là aux paramilitaires russes avant d’accuser les russes d’avoir mis fin à la vie de dix-huit jeunes à 12 kilomètres de Bossangoa.

Dans son communiqué, la mission des Nations Unies en Centrafrique a soutenu l’ouverture d’enquête annoncée la vieille par le gouvernement et propose son appui pour que, « les auteurs et coauteurs soient identifiés e, traduits en justice ». Même si les enquêtes dans de pareilles situations n’enchantent plus personne en Centrafrique, tout porte à croire que c’est l’option privilégiée à l’heure actuelle. Comme l’a indiqué Cressent Beninga, cet énième assassinat de masse risque d’être classé sans suite comme les autres enregistrés ces derniers mois en République Centrafricaine où la guerre de communication et celle d’intérêt stratégique est privilégiée à la vie des citoyens.

RJDH

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