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Centrafrique: Les conditions de vie des détenus à Bouar vers l’Ouest du pays se détériorent de plus en plus

BOUAR, 12 Mai 2023 (RJDH) — Au total 180 détenus de la maison d’arrêt de Bouar à l’Ouest du pays vivent dans des conditions déplorables. Plusieurs éléments rapportés par la Plateforme de la société civile déterminent ces difficiles conditions de vie à savoir, le délai de garde à vue de certains est dépassé, les conditions hygiénique et alimentaire sont critiques, a rapporté la Plateforme de la société civile d’appui au système pénitentiaire après avoir effectué une visite dans la ville la semaine dernière.

La plateforme de la société civile a documenté plusieurs cas de violation des droits de l’homme dans les établissements pénitentiaires de la ville Bouar où sont détenues des personnes en infraction avec la loi. Les droits à l’alimentation, à la prise en charge

Dans le quartier pénitentiaire de Bouar, au moins 180 personnes sont placées en détention pour plusieurs infractions notamment meurtre, association des malfaiteurs et assassinat.  Les conditions sont de plus en plus délicates. Le délai de la garde n’est pas parfois respecté, « certaines personnes ont passé un mois dans la chambre de sûreté de la gendarmerie et de la police, parce que la tenue du cahier d’évènement où la main courante dans les brigades n’est pas constante », a remarqué Ghislaine Ingambi, Membre de la Plateforme.

Dans le rapport de la plateforme, des sources proches de l’administration pénitentiaire de la maison d’arrêt de Bouar confirme le crédit d’alimentation destiné à la prise en charge alimentaire ne répond pas aux besoins, « le budget alloué pour la prise en charge alimentaire des détenus est insignifiant. C’est pour quoi, les prisonniers ne mangent pas à leur faim et ne reçoivent qu’une seule fois par jour le repas dont la quantité et la qualité reste à désirer », a-t-elle poursuivi.

La Plateforme a formulé des recommandations aux autorités pénitentiaires de revoir les plannings de visites dans les centres de détention à Bangui ainsi qu’à l’intérieur du pays, afin que les conditions de détenus soient améliorées. Les droits des détenus sont souvent violés par les officiers de la police judiciaire, voire certains juges, ont décrié les membres de la plateforme.  

Dans le prolongement des États généraux de la justice en RCA organisés en octobre 2007, le gouvernement centrafricain a adopté en 2010 le programme de réforme de la justice. La question pénitentiaire a été placée au cœur de ce programme de réformes à travers la promotion et la défense des droits de l’Homme et du droit humanitaire par l’éducation et la sensibilisation. La crise de 2013 a particulièrement affecté le secteur pénitentiaire dans le pays jusqu’aujourd’hui.

Auguste Bati-Kalamet

RJDH

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